Created by HELENE MOULIN on Sep 21, 2016 8:08:53 AM, Last modified by HELENE MOULIN on May 20, 2019 8:56:04 AM
Clinical information
Patiente de 52 ans. Antécédents obstétricaux : deux grossesses menées à terme (à 18 ans et à 20 ans). Un curetage a été réalisé à 51 ans devant un taux de bêta-HCG à 47 802 Unités Internationales par litre. Un diagnostic de môle complète a été posé à l’examen histopathologique. Les lames à examiner sont celles de l’hystérectomie réalisée après une évolution anormale du taux sanguin de bêta-HCG dans les suites du curetage.
Fanny Pelluard (CHU Bordeaux)
Discussion
• Définitions
Le groupe des maladies trophoblastiques gestationnelles avec villosités molaires comprend la môle complète, la môle partielle et la môle invasive.
• Epidémiologie / Clinique
L’incidence des grossesses molaires varie de 1/1000 à 1/2000 en Europe et aux Etats-Unis, mais elle est plus élevée en Asie du Sud-Est. Le risque augmente chez les femmes très jeunes ou au contraire en période pré-ménopausique. Des conditions socio-économiques défavorables sont un facteur favorisant.
Le diagnostic de môle invasive est suspecté cliniquement dans les suites d’une môle et devant des métrorragies persistantes avec un taux élevé de bêta-HCG. A l’échographie, le diagnostic de môle invasive est évoqué devant une lésion infiltrante du myomètre.
• Anatomie pathologique
Le diagnostic de certitude est porté par l’examen histologique sur la pièce d’hystérectomie.
- Macroscopie
Il s’agit d’une lésion intra-myométriale, le plus souvent hémorragique et nécrotique.
- Microscopie
Aucune coloration spéciale ni immunomarquage ne sont nécessaires pour porter le diagnostic de môle invasive sur pièce d’hystérectomie. En coloration standard, l’examen histologique retrouve la présence de villosités molaires infiltrant le myomètre. Il n’y a pas de réaction stromale péritumorale mais des plages d’hémorragie et de nécrose. Des emboles sont très souvent observés.
• Diagnostic différentiel
C’est celui d’un choriocarcinome lorsque le trophoblaste est très largement majoritaire, présent sous forme d’amas infiltrants de cytotrophoblaste et de syncytiotrophoblaste atypiques. Il faut donc échantillonner le prélèvement avec soin à la recherche des villosités molaires.
• Traitement / Surveillance
Dans le cas où la patiente ne souhaite plus de grossesse et est en péri-ménopause (cas de figure de l’observation présentée), le traitement repose sur l’hystérectomie après la réalisation d’un bilan d’extension. Il faut ensuite suivre le taux des bêta-HCG chaque semaine jusqu’à leur normalisation puis idéalement pendant 12 mois comme pour toutes les maladies trophoblastiques gestationnelles traitées par chimiothérapie (méthotrexate).
• Conclusion
La môle invasive appartient aux maladies trophoblastiques gestationnelles avec villosités molaires. Elle est définie par la présence de villosités molaires infiltrant le myomètre avec de possibles emboles vasculaires ainsi qu’une atteinte des organes de voisinage. Sa prévalence dans la population est difficile à estimer compte tenu que le diagnostic de certitude ne peut être obtenu que sur pièce d’hystérectomie. Sa prise en charge est chirurgicale en péri-ménopause et en l’absence de métastases.